1 train pour 20 000 camions sur les routes chaque année. Le rapport de force semble inespéré dans la course à la réduction du CO2. Pourtant, le train des primeurs est à l’arrêt. Un article de Guillaume Carrouet et Julien Le Van Suu pour The Conversation.
Guillaume Carrouet, Maître de conférences en Géographie, Université de Perpignan Via Domitia Julien Le Van Suu, Enseignant-chercheur en logistique, CY Cergy Paris Université
En cause : la concurrence de la route plus économe, un manque d’investissement dans le rail et la disparition de FRET SNCF. Alors, comment transporter les fruits et légumes vers nos étals ?
La circulation des trains s’annonce encore difficile pour ces vacances de Noël. Un préavis de grève a été déposé par des cheminots en réaction à la réforme du fret ferroviaire. La raison : l’ouverture à la concurrence du secteur imposée par la Commission européenne. Le 1er janvier 2025, Fret SNCF disparaît au profit de deux entreprises, Hexafret pour le fret et Technis pour la maintenance. Le transfert de 23 services ferroviaires à la concurrence est également acté.
Le 27 juin dernier, le « train des primeurs », service partie prenante des 23 flux, devait faire son dernier voyage de la saison. Départ 16 heures de Perpignan, ville périphérique du territoire français, proche de l’Espagne. Arrivée à 3 heures du matin en gare du marché d’intérêt national (MIN) de Rungis. Comme un symbole des difficultés du transport de marchandises par train, celui-ci n’est pas parti en ce jour d’été. Les marchandises voyagèrent non par les rails, mais par la route.
Ce train des primeurs est l’emblème d’un secteur en mal de compétitivité. Bien qu’il soit une alternative aux émissions de gaz à effet de serre, il fait les frais de son principal concurrent, le transport routier. [...]