Des groupuscules d’extrême droite se revendiquent "féministes" ciblant l’islam et les migrants au nom de la défense des femmes. Un article de Claudia Jareno Gila et Gwenaëlle Bauvois pour The Conversation.
Claudia Jareno Gila, maîtresse de conférences en civilisation de l'Espagne contemporaine (CY Cergy Paris Université)
Gwenaëlle Bauvois, chercheuse en sociologie (université d'Helsinki)
Le féminisme est traditionnellement associé à des valeurs progressistes, telles que l’égalité et la justice sociale. Mais ces dernières années, des activistes d’extrême droite, comme "Némésis", les "Antigones" ou les "Caryatides", revendiquent leur féminisme. Ciblant l’islam et les migrants au nom de la défense des femmes, elles sont de plus en plus présentes dans les médias. Décryptage.
Comme le montrent les sondages, le
Radical Right Gender Gap, c’est-à-dire l’écart entre les sexes dans le vote d’extrême droite, s’est réduit, notamment en France où l’électorat féminin de l’extrême droite est passé de 20% des voix en 2019, à 30% en 2024.
Traditionnellement associés à des électeurs masculins issus des classes populaires, depuis quelques années, les partis d’extrême droite ont donc progressivement attiré un électorat plus féminin, tout en modifiant leur image auprès du public pour paraître plus modérés et plus légitimes.
En effet, l’extrême droite a longtemps été largement dominée par des figures masculines mais de nombreuses femmes ont pris dorénavant la tête de partis, voire de pays, comme Giorgia Meloni, présidente d’extrême droite du Conseil italien ; Riikka Purra, vice-première ministre de la Finlande et présidente du parti des Vrais Finlandais ; Marine Le Pen, ex-présidente du Rassemblement national et Alice Weidel, cheffe du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), autant d’exemples du nouveau visage féminin de l’extrême droite.
Ce processus de féminisation des responsables politiques d’extrême droite ainsi que de son électorat va de pair avec la féminisation des collectifs d’extrême droite et l’émergence de nouvelles formes d’engagement féminin, en particulier le cyberactivisme, avec une notable présence des femmes sur les réseaux sociaux.
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