le 10 février 2025
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Publié le 27 mars 2025 Mis à jour le 1 avril 2025

Julien Longhi, directeur du laboratoire AGORA

Julien Longhi a pris ses fonctions le 10 février 2025, dans un contexte en pleine mutation pour les sciences humaines et sociales. Entre ambitions scientifiques, défis institutionnels et nouvelles perspectives de recherche, il partage sa vision et ses priorités pour les années à venir dans cet entretien.

CY Cergy Paris Université : Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Julien Longhi :
Après une thèse en analyse du discours à Clermont-Ferrand, je suis arrivé en 2009 à l’université de Cergy-Pontoise comme maître de conférences en sciences du langage, au département métiers du multimédia et de l'internet de l'IUT, et au centre de recherche textes et francophonies (CRTF), qui a ensuite fusionné avec le laboratoire civilisations et identités culturelles comparées (CICC) pour devenir AGORA. Depuis mon arrivée à l’université, j'ai orienté mes recherches sur l'analyse du discours numérique, en particulier politique, et les humanités numériques. J'ai participé à la création de l'institut des humanités numériques (fédération de recherche qui regroupe plusieurs laboratoires, dont AGORA) en 2018. Côté recherche, j'ai développé plusieurs projets de recherche en lien avec ces sujets, en étant par exemple lauréat junior de l'IUF en 2018 (projet Digital Doxa), porteur du projet ANR TALAD de 2017 à 2021, ou du projet Horizon Europe ARENAS depuis 2023.

CY Cergy Paris Université : En quoi consiste le travail d’un directeur de laboratoire ? Comment envisagez-vous votre rôle ?
Julien Longhi :
Une partie du travail est relativement administrative puisqu'il faut permettre le bon fonctionnement de la structure, en lien avec les aspects financiers, de ressources humaines, d'organisation de la vie du laboratoire. Mais il y a aussi une dimension de politique scientifique, d'impulsion de projets, et de soutien aux activités des collègues et des axes de recherche. J'envisage donc ce rôle comme celui d'un facilitateur (faire du lien entre collègues et avec les services supports de l’université que je connais bien) et un peu comme un chef d'orchestre, qui a la chance d'avoir en face de lui des musiciens talentueux et diversifiés !

CY Cergy Paris Université : Qu’est-ce qui vous a motivé à accepter cette responsabilité ?
Julien Longhi :
Cette responsabilité m'a toujours intéressé car elle touche à la recherche dans une pluralité d'aspects : financiers, institutionnels, humains, politiques. Mais je voulais être en mesure d'avoir déjà expérimenté les actions sur lesquelles je voulais fonder mon mandat : en effet, pour inciter les collègues à déposer des projets, avoir des actions sur la société, s'investir dans la formation doctorale, je pense qu'il est nécessaire d'avoir soi-même déjà fait cela. Quel que soit le résultat final de ces actions, avoir l'expérience de leur réalisation est un prérequis qui me permet de savoir ce que recouvre par exemple le montage de projet européen, l'écriture pour The Conversation, ou la participation à la Fête de la science. Mes propositions ne sont pas exhaustives, mais elles me semblent répondre aux enjeux actuels de notre laboratoire.

CY Cergy Paris Université : Pouvez-vous présenter succinctement le laboratoire AGORA ? Quelles sont ses particularités et ses forces ?
Julien Longhi :
Le laboratoire AGORA est un centre de recherche en sciences humaines et sociales qui explore les transformations des sociétés actuelles à travers une approche multidisciplinaire. Ses travaux se concentrent notamment sur l’Europe, l’Asie et les Amériques, en mobilisant des perspectives historique, politique, sociologique et linguistique. C'est donc un laboratoire qui se caractérise à la fois par son excellence et son rayonnement scientifique (souligné par le récent rapport Hcéres) et sa capacité à répondre à des enjeux contemporains, auprès de la société, des acteurs institutionnels et du tissu socio-économique. De mon point de vue, c'est donc un laboratoire d'excellence (et je remercie les précédentes directions du laboratoire pour avoir amené AGORA là où il est) qui a un rôle prépondérant à jouer auprès de la société.

CY Cergy Paris Université : Quelle est votre vision pour le laboratoire dans les années à venir ? Quelles priorités vous êtes-vous fixées pour votre mandat ?
Julien Longhi
: Les points-clés de ma profession de foi étaient : contribuer à la structuration de la vie de laboratoire, en lien avec l’opportunité qui nous est offerte par la maison de la recherche ; accompagner les collègues qui le souhaiteront vers le développement de projets de recherche innovants ; ouvrir le laboratoire sur la société civile et au tissu socio-économique et institutionnel ; et enfin servir de socle de formation à et par la recherche pour nos doctorantes et nos doctorants. Je pense qu'il faut donc garder cette dynamique excellente en termes de production, de rayonnement, et d'internationalisation, et s'appuyer sur cela pour développer davantage encore nos actions dans le cadre de projets collectifs, d'actions auprès de la société, et notre cohésion (notamment avec les jeunes chercheurs).

CY Cergy Paris Université : Avez-vous un souhait ou un espoir pour la recherche en sciences humaines et sociales dans les prochaines années ?
Julien Longhi :
La recherche en sciences humaines et sociales (SHS) a un énorme potentiel, car beaucoup des défis à venir font intervenir l'humain. Les enjeux d'éthique, d'usage des technologies, d'évolutions démocratiques, sont au cœur des SHS, et notamment des travaux d'AGORA. Je suis donc très optimiste sur notre rôle à jouer, et sur notre visibilité. Il suffit de saisir les dispositifs qui existent déjà, et aussi de créer les opportunités qui valoriseront encore plus notre apport. Bref, une recherche en SHS d'excellence et créative !

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