le 19 février 2025
  • Vie de l'établissement

Publié le 19 février 2025 Mis à jour le 19 février 2025

CY Cergy Paris Université devient grand établissement

Laurent Gatineau, Président de CY Cergy Paris Université
Laurent Gatineau, Président de CY Cergy Paris Université - Laurent Gatineau, Président de CY Cergy Paris Université - © Lionel Pagès

CY Cergy Paris Université sort de l’expérimentation débutée en 2020 avec la parution du décret du 17 février 2025 au Journal officiel. L’établissement pérennise ainsi sa transformation et sa stratégie innovantes opérées ces cinq dernières années. Entretien avec Laurent Gatineau, président de CY Cergy Paris Université.

Qu’est-ce que la sortie de l’expérimentation représente pour l’université ?
Laurent Gatineau : Pour l’instant il y a seulement deux autres universités qui sont sorties de l’expérimentation : Grenoble et Nice, et PSL qui est un regroupement d’établissements. Nous sommes dans la première vague et c’est plutôt positif quant à la trajectoire prise il y a cinq ans et qui se voit aujourd’hui reconnue par l’État. La sortie de l’expérimentation représente de la stabilité puisque le statut dérogatoire d’établissements publics expérimentaux (EPE) n’était valable que pour dix ans. Les statuts de grand établissement permettent de conserver et de graver dans le marbre les souplesses organisationnelles et de dérogations aux codes de l’Éducation qui nous étaient octroyées dans le cadre de l’expérimentation. Cela assoit le fait que l’État reconnaît que notre organisation est viable et donc pérenne. Nous faisons partie des premiers établissements qui sont entrés dans la phase d’expérimentation mais aussi des premiers à en sortir. Le statut de grand établissement (décret du 17 février 2025 paru au Journal officiel le 19 février 2025) nous donne la possibilité au niveau de la gouvernance de l’établissement, de réunir les élus des conseils d’établissement et de site en congrès pour l’élection du président, le budget et le rapport d’activité. Cette évolution permet à la fois de clarifier la répartition des compétences entre les deux conseils, comme cela était recommandé par l’évaluation de l’HCERES, et de garantir au conseil d’établissement d’avoir une vision complète de la politique d’établissement, condition nécessaire pour assurer pleinement son rôle en matière de formation et de recherche. Au niveau de la stratégie de l’établissement, nous pouvons consolider et continuer à inventer notre trajectoire, en valorisant CY Alliance et ses réalisations communes ambitieuses qui font notre originalité et notre spécificité. Ce nouveau statut nous donne une meilleure visibilité et une plus forte attractivité.

Pouvez-vous rappeler ce que l’entrée dans l’expérimentation impliquait concrètement pour l’établissement il y a cinq ans et par quoi s’est traduit cette phase d’expérimentation ?
Laurent Gatineau : 
Concrètement, la création de nos conseils de site et d’établissement découle de cette phase d’expérimentation. Ils sont particulièrement atypiques. Beaucoup d’EPE ont gardé des organisations démocratiques standards. Nous avons changé les conseils centraux mais nous n’avons rien changé aux composantes contrairement à de nombreux établissements. Le gros avantage que l’on a avec notre organisation est qu’on a réussi à structurer démocratiquement la politique de site. Avec CY Alliance, on a réussi à mettre en place un pilotage structuré, transparent et validé en instance. Ce qui a été également très intéressant, c’est de faire le projet de l’établissement qui est la formation par la recherche. Le conseil d’établissement a cette spécificité d’être aujourd’hui un conseil unique pour l’ensemble des activités puisqu’on a mis les moyens, la formation et la recherche dans la même instance ce qui permet aux collègues (représentants élus) d’avoir une vision à 360 degrés qui est beaucoup plus enrichissante que l’ancien système qui, en cumulant la commission recherche, la formation vie étudiante, le conseil d’administration, segmentait l’activité. La grande force de nos statuts, c’est d’être en avance de phase par rapport à l’évolution de l’enseignement supérieur et de recherche (ESR). Avec la phase 2 de l’autonomie, nous sommes dans la dynamique plaçant les universités comme cheffes de file de toutes les activités en lien avec la vie étudiante, la formation et la recherche. A CY Cergy Paris Université, nous sommes déjà structurés pour le faire.

Qu’est-ce qui en a découlé ?
Laurent Gatineau : 
Une certitude, celle d’avoir eu la chance d’être assez précurseurs par rapport aux évolutions, d’avoir les outils qui ont renforcé la démocratie au sein de l’établissement avec des élus qui ont une vision complète des tenants et aboutissants des évolutions de l’université et sont donc désormais parfaitement éclairés pour pouvoir prendre leurs décisions. Avec le conseil de site et la réalisation du contrat de site, on est en mesure d’avoir une vraie instance d’orientation stratégique. Nous avons un conseil très représentatif qui permet à chaque membre de l’établissement de pouvoir avoir une expression dans le cadre de l’élaboration de cette stratégie. 

Y a-t-il un autre cap à passer ?
Laurent Gatineau : 
Le vrai sujet, c’est l’élargissement du nombre d’établissements dans CY Alliance et des établissements composantes. On va de toute façon vers une restructuration complète de l’ESR puisqu’avec le sous-financement structurel du système, on a beaucoup d’établissements qui vont se retrouver en grande difficulté. De notre côté, on a voulu sortir le plus d’éléments qui pouvaient être bloquants et donc reporter l’essentiel de la structuration du quotidien dans le cadre du règlement intérieur pour pouvoir avoir cette capacité de s’adapter facilement aux évolutions du moment. 


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