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Publié le 7 janvier 2025 Mis à jour le 7 janvier 2025

PUI, la recherche au service de l’innovation

Olivier Romain, coordinateur du PUI CY Transfer et vice-président innovation et transfert à CY Cergy Paris Université.
Olivier Romain, coordinateur du PUI CY Transfer et vice-président innovation et transfert à CY Cergy Paris Université. - Olivier Romain, coordinateur du PUI CY Transfer et vice-président innovation et transfert à CY Cergy Paris Université. - © CY Cergy Paris Université

Un an après le lancement officiel du PUI (Pôle Universitaire d’Innovation), le portail de l’innovation et l’application de matching Konekti viennent de voir le jour et entendent faciliter les connexions entre le milieu de la recherche et les entreprises. Olivier Romain, coordinateur du PUI CY Transfer et vice-président innovation et transfert à CY Cergy Paris Université, présente le PUI, un programme inédit pensé pour accroitre l’efficacité et l’efficience des actions de soutien à l’innovation au sein d’un écosystème et, booster le flux de projet d’innovation émergeant des laboratoires de recherche par la création de start-up deeptech.

Qu’est-ce que le pôle universitaire d’innovation ?
Olivier Romain : Le PUI est label d’excellence innovation qui vise à accélérer les dynamiques territoriales d’innovation. 29 sites ont été labellisés PUI en 2023. Ce label est conféré à des écosystèmes universitaires publics et privés pour répondre à une ambition du gouvernement d’améliorer le transfert de technologies, le transfert de tous les savoirs vers la société et d’accompagner ce transfert par la création de start-up ou de transférer directement ce savoir à une entreprise préexistante ; renforcer les partenariats public-privé et renforcer la création de start-up dite deeptech. Les PUI ont donc pour ambition de structurer, d’articuler, de co-construire une stratégie d’innovation et déployer des actions pour renforcer l’impact socio-économique des sites de recherche. Cette initiative a été lancé en 2019 dans le cadre de la LPR et France 2030 avec d’autres programme de soutien. Le dernier en date est celui du PUI a été lancé fin 2022 avec des réponses des consortiums en 2023. Après trois évaluations, les PUIS retenus ont été officiellement annoncés en juillet 2023. 2024 a été l’année du lancement du PUI CY Transfer. Notre PUI repose sur un consortium constitué de membres fondateurs, de membre partenaires et de soutiens. Il compte quatre membres fondateur (le CEREMA, le CNRS, CY Cergy Paris Université pour le compte de CY Alliance, la SATT Erganéo, et prochainement l’USPN), une cinquantaine de partenaires (acteurs du développement économique, acteurs étatiques, industriels, CCI, MEDEF, CPME et autres associations).

CY Transfer a bénéficié d’une dotation dans le cadre de ce PUI, à quoi celle-ci va-t-elle servir ?
Olivier Romain : Un financement de 2,5 millions d’euros sur quatre ans nous a été octroyé : 1 million d’euros pour la 1ère tranche 2024-2025 et 1,5 million d’euros pour la 2e tranche 2026-2027 conditionnés à une évaluation à mi-parcours. La dotation obtenue par notre PUI va nous permettre de répondre à notre ambition et de déployer notre feuille de route : améliorer le transfert vers la société à travers le renforcement de notre activité partenariale et la création des start-up issues de nos laboratoires et structures de recherche. Pour cela, nous avons concentré nos priorités sur neuf actions déclinées à quatre cibles (les étudiants, les enseignants-chercheurs et personnels de la recherche, entreprises et start-up). Les neuf actions prioritaires sont regroupées sur cinq piliers : le développement de la culture de l’innovation sur notre territoire, l’amélioration du sourcing, la diversification des programmes de prématuration, l’amélioration de la création de start-up deeptech, la coordination des acteurs du territoire et l’articulation de ses partenaires.

Comment a été mis en place cet écosystème pour impliquer les acteurs du territoire ?
Olivier Romain : Durant la première année, les membres fondateurs se sont fixés trois objectifs pour 2024 : 1. déployer les actions, 2. trouver des sources de financement complémentaires et 3. intensifier les partenariats. L’ambition de la première année a été d’initier la dynamique territoriale, de renforcer nos articulations avec les acteurs et de cultiver un sentiment d’appartenance à ce PUI. Pour pouvoir dépasser le cap de la phase transitoire et atteindre un rythme de croisière pour les années à venir, il était primordial de répondre à ces trois objectifs. Ainsi, une comitologie agile et la constitution une petite équipe opérationnelle ont été mises en place. L’équipe opérationnelle compte quatre personnes qui vient épauler l’équipe actuelle de CY Transfer. Des groupes de travail sur des thématiques bien spécifiques et stratégiques sur les neuf actions ciblées ont été créés pour accompagner le co-déploiement des actions. Les GTs sont ouverts aux membres du consortium. Pour rayonner sur le territoire, plus de cinquante rencontres ont déjà eu lieu entre ces groupes de travail, les réunions semestrielles avec nos partenaires, les réunions trimestrielles du Comex, l’organe exécutif qui permet de valider la stratégie opérationnelle, les demandes budgétaires, d’analyser les résultats et de corriger la feuille de route.

Est-ce que CY Cergy Paris Université a une spécificité par rapport aux autres PUI ?
Olivier Romain : En 2024, CY Transfer a été le premier PUI sur les 29 existants en France à remonter l‘accord de consortium signé au bout de 6 mois. Depuis, nous mettons en place des processus de simplification pour casser les millefeuilles administratifs pour avancer toujours plus vite. Notre originalité à l’échelle de tous les PUI est d’avoir dédié une action prioritaire à la valorisation des sciences humaines et sociales. Ainsi, CY Transfer est considéré comme un PUI pilote sur ces questions.

Quels sont les projets et actions qui ont vu le jour et vont être portés dans le cadre du PUI ?
Olivier Romain : Nous n’avons pas attendu longtemps pour développer nos propres outils comme Konekti, une plateforme en ligne lancée sur le portail de l’innovation fin novembre 2024 à l’occasion des assises de l’innovation. Konekti est un outil pour identifier au plus tôt des opportunités et favoriser le lien entre industriels et les structures de recherche. Dans un premier temps, celle-ci est proposée en freemium à nos partenaires. Nous travaillons actuellement sur un modèle économique et une ouverture de cet outil à l’ensemble des autres PUI. Cette plateforme, c’est un peu le Meetic de l’innovation. Nous mettons en relation les entreprises, les laboratoires et les chercheurs en vue de simplifier la mise en relation. La 1ère start-up créée dans le cadre du PUI est Cobot One. Elle a d’ailleurs été mise à l’honneur lors d’une exposition au Palais de l’Élysée en octobre 2024 parmi 150 exposants industriels. C’est une start-up qui valorise des expertises du laboratoire ETIS en robotique.

Comment mettre l’innovation à la portée de tous ?
Olivier Romain : Pour développer la culture de l’innovation, une des actions du PUI porte sur la formation à l’innovation. Nous avons commencé à développer des masters class où l’idée est de pouvoir, dans un premier temps, donner des cours de vulgarisation pour donner les bons réflexes. A terme, notre objectif est de mettre en place une plateforme de formation à la fois à destination de nos personnels mais aussi de nos partenaires. Certains chefs d’entreprise ne savent pas ce qu’est le NDA (accord de non-divulgation). Une première master class a été organisée sur le périmètre de la fondation des sciences du patrimoine (FSP) avec des doctorants qui sont financés par la FSP. Deux autres masters class ont été programmées fin 2024 avec le laboratoire AGORA et l’EUR Humanités, Création et Patrimoine. En parallèle, des partenaires comme l’ESSEC Business School met à disposition des modules de formation gratuits qui seront aussi accessibles sur la plateforme de formation accessible sur le portail du PUI. Nos cibles pourront venir piocher des modules.

Quelle est la stratégie adoptée pour créer un sentiment d’appartenance au PUI et fédérer ?
Olivier Romain : Sur le plan de la communication, une charte graphique propre au PUI a été réfléchie et s’est inspirée du monde des abeilles pour créer une identité correspondant aux valeurs que l’on veut prodiguer dans le cadre du PUI, c’est-à-dire le travail collaboratif et l’intelligence collective. Nous participons aussi à de nombreux salons sur lesquels nous invitons nos partenaires. Le 28 novembre 2024, nous avons organisé les premières assises de l’innovation. Elles ont réuni les acteurs de l’innovation du PUI et présenté un 360 degrés de notre potentiel d’innovation, mise en valeur nos réussites mais aussi, elles ont permis de discuter du futur de l’innovation en France avec des politiques publiques. D’ici fin 2024, le portail de l’innovation va regrouper l’ensemble des appels à projets, outils, process, informations et actualités du PUI. Sur les aspects business, notre objectif est de cibler quatre filières stratégiques de la région Ile-de-France pour créer des clubs de partenaires industriels sur les thématiques stratégiques et prioritaires : les cosmétiques, l’eau, les mobilités avancées et la sécurité. Pour accompagner les projets collaboratifs avec les industriels, un nouveau programme FIRST (en CIREX) a été développé dans le cadre de CY Initiative. Actif depuis septembre 2024, cet outil va permettre de co-financer des programmes de R&D avec des partenaires (industriels et/ou étatiques).

En quoi ce le label est-il une opportunité pour CYU ?
Olivier Romain : C’est une opportunité pour toutes les universités puisque c’est le premier programme d’excellence qui porte sur la 3e mission de l’université : l’innovation. Les deux premières étant la formation et la recherche. C’est une chance pour le monde universitaire et c’est encore plus une opportunité pour nous de développer notre impact vers la société. Nous sommes une université dite jeune à l’échelle des autres établissements qui ont déjà eu l’occasion de développer des programmes de prématuration pour accompagner par exemple la recherche de leurs laboratoires. Nous partions de pas grand-chose en définitive, ce qui fait notre force.


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