Actuellement en deuxième année de doctorat Intelligence artificielle et robotique au laboratoire ETIS, Raphaël D’Urso fait partie des huit nominés de Sciences en bulles 2025. Dans le cadre de la Fête de la science, son sujet de thèse est adapté en bande dessinée dans l’ouvrage tiré chaque année à 60 000 exemplaires et diffusé dans toute la France pour rendre la recherche accessible à tous.
Depuis deux ans, Raphaël D’Urso travaille au sein du laboratoire ETIS, sur le site de Saint-Martin de CY Cergy Paris Université, pour développer un apprentissage basé sur l’intelligence artificielle (IA) pour aider les enfants atteints d’un trouble du spectre autistique (TSA) à entrer en interaction avec le monde. Un sujet de thèse qui a séduit le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et a ainsi été choisi avec sept autres doctorants pour faire partie de l’ouvrage Sciences en bulles 2025 autour du thème "Intelligence(s)". "La bande dessinée qui est réalisée sur nos 8 expériences de ce sujet dans nos doctorats respectifs sera diffusée dans les centres de documentation et d'information des collèges et lycées, dans des bibliothèques et des lieux culturels", se réjouit Raphaël D’Urso. "Je suis content de participer à cette aventure qui vise à sensibiliser les jeunes particulièrement, à la science à travers la bande dessinée. L’enjeu est de leur montrer que la science est accessible à tous et pour nous, de nous prouver qu’elle est compréhensible par tous si nous en faisons l’effort".
La recherche en bande dessinée
En France, 40% des enfants atteints d’un trouble du spectre autistique n’ont accès à aucune forme de scolarisation. D’autre part, des études de psychologie expérimentale ont montré que les enfants TSA sont plus calmes et plus concentrés face un robot à la tête non anthropomorphe que face à un autre humain. Ils seraient moins perturbés et accepteraient mieux le contact. Partant de ces différents constats, Raphaël D’Urso a décidé de se pencher sur la question des technologies interactives qui pourraient être mises à contribution pour proposer à ces enfants, par le biais d’un robot, des jeux sérieux afin de les aider à apprendre et à interagir. Avec un angle particulier : que l’enfant apprenne en enseignant lui-même au robot. "L’idée est également de comprendre comment l’intelligence, sous toutes ses formes, se développe chez un bébé et un petit enfant par ses interactions et de recréer ce mécanisme chez un robot, qui pourrait apprendre, de la même manière, de ses interactions avec son environnement", explique le doctorant avant de poursuivre. "Tout le monde, aujourd’hui, est utilisateur de technologies. Mais l’IA, la robotique, comme l’autisme, sont pour beaucoup encore, un monde inconnu, sources d’inquiétudes et de peurs, voire de rejet. Mon sujet de thèse propose une nouvelle perception de l’intelligence artificielle, altruiste, au service de l’humain et comme un formidable outil d’inclusivité. Participer à Sciences en bulles, c’est pour moi l’opportunité de véhiculer ce message auprès du public".
L’art de la vulgarisation
L’art se révèle être un langage universel et la bande dessinée, plus particulièrement, est un média original et ludique qui permet de toucher un public très large, notamment les jeunes. "Le passage par l’image nous oblige à trouver des chemins d’explication plus directs et plus accessibles", relève Raphaël D’Urso, pour qui, à l’instar des autres lauréats de Sciences en bulles, la vulgarisation commence dès la discussion avec le scénariste et le dessinateur. "Pendant notre thèse, la société nous confie des petites parties de ses enjeux présents ou futurs. Elle attend de nous que nous l’aidions à trouver des pistes et des solutions. Il est normal qu’en retour de cette confiance, nous lui rendions compte de nos travaux, et que nous le fassions dans un langage intelligible par tous. La vulgarisation est un moyen de rendre la science attractive et compréhensible, de susciter l’intérêt du public, de répondre à ses interrogations et ses inquiétudes parfois. C’est la main que tend la science à tous ceux qui veulent savoir et comprendre". Pour les chercheurs, la vulgarisation scientifique constitue un défi qu’il n’est pas toujours simple de relever et Sciences en bulles illustre un outil de communication ludique. L’ouvrage sera distribué lors de la Fête de la science qui se tient à CY Cergy Paris Université début octobre 2025.